Les temples

Publié le par nomade

Un mur sculpté, souvent moussu, délimite l'enclos du temple (pura). Bali en compte des milliers. Ouverts sur la mer et ses démons. Leur extrémité est tourné vers la montagne, vers le Gunung Agung, le plus haut volcan de l'île, mont sacré. Une sorte de tour fendue s'ouvre sur la première cour.


















Il y a des temples qui par leur position spectaculaire sont devenus des curiosités. On va assister au coucher de soleil à Pura Tana Loth. Vous ne le verrez pas, je n'y suis pas allée. Pas par dédain. Par manque de moyen de locomotion et de temps. J'aurais aimé assister au lever de soleil sur ce temple, quand les touristes finissent leur nuit, quand le vent sommeille encore et que les vagues bercent doucement les pêcheurs en leurs pirogues. D'autres temples comme Pura Gede Luhur Batungaus occupent les rochers battus par l'océan.




 

J'ai vu d'autres temples : Pura Uluwatu, perché sur sa falaise, semble veiller sur les surfeurs qui se mesurent aux déferlantes turquoises ou émeraude. Pura Silayukti, Pura Tanjungsari, Pura Goa Lawah et bien d'autres.




 

Les temples sont à ciel ouvert. Les portes semblables à des tours fendues et sculptées, avec ou sans portail donnent accès aux différentes cours. Frangipaniers et immenses banians (ficus sacré), ont une place de choix. Des pavillons ouverts sur les côtés servent d'estrades pour les musiciens, pour les danses, ou d'autres activités spécifiques.




Pour pénétrer dans la dernière cour, le sanctuaire, il est nécessaire de cacher le bas du corps par un sarong ou à défaut un paréo. Une ceinture (selempot) nouée autour de la taille s'impose aussi afin de séparer les parties pures et impures du corps car c'est là, derrière cette porte couverte et fermée par deux battants en bois sculpté que descendent les Dieux afin d'assister aux cérémonies données en leur honneur. C'est là que s'élèvent les merus, tours de bois richement décorées et surmontées de plusieurs toits en fibres noires d'un certain palmier : le palmier sucrier me semble-t-il.

 










Des monstres grimaçants, des êtres fabuleux, mi-hommes mi-animaux au sourire sardonique et autres statues se dressent devant les portes, de part et d'autre de l'escalier qui mène à la dernière cour. Leur présence protège le lieu des esprits maléfiques.

 






Les Balinais pratiquent une forme particulière d'hindouisme. Ici on vénère Brahma, Shiva, Vishnu ainsi qu'un dieu suprême : Songhyang Widi. Mais pour les balinais, tout est axé sur la spiritualité. Leurs anciennes croyances animistes font qu'ils adorent diverses divinités (volcans, mer, rivières...) et croient aux esprits et aux démons. Chaque village, chaque maison a ses propres dieux. Mais surtout, les balinais ont spiritualisé toutes les manifestations de la nature et de la vie. Ainsi chaque événement a une importance magique et est souligné par des cérémonies religieuses. J'ai assisté à la cérémonie des outils, sorte de bénédiction des instruments utilisés par la famille.

 

Chaque maison particulière possède son temple familial, ses sanctuaires et autels où se perpétue le culte des ancêtres. Si bien que certains enclos familiaux ont davantage l'air de temples que d'habitations. La ville d'Ubud en est un bel exemple.

 



Il n'est pas possible d'entrer tout droit dans l'enclos d'une maison. Un muret, une statue, un obstacle obligent à un détour de façon à "perdre" les mauvais esprits qui auraient pu avoir l'idée de vous suivre.





Chaque matin et chaque soir des offrandes sont déposées à l'entrée des maisons, sur de petits autels, dans les temples, sur les véhicules, aux carrefours des routes, dans les rizières... Partout. Les femmes se chargent de ce rite. De petits paniers de feuilles tressées, quelques grains de riz, parfois des fruits, un oeuf, des fleurs, un bâton d'encens... J'y ai vu un jour un billet de banque. Il a tôt fait de disparaître dans la poche d'une vieille femme. Ne criez pas au sacrilège, les Dieux avaient déjà perçu l'offrande. Ainsi les oiseaux peuvent se régaler d'une nourriture facilement accessible et les singes se remplir la panse en toute quiétude.




Publié dans Asie du Sud-Est

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C
un article fascinant autant par les photos que par par tout ce que l'on apprend ! merci pour le partage !<br /> amitié<br /> chrystelyne
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